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Libération
TRIBUNE

Gauches françaises, gauches italiennes, même péril

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par Marc LAZAR
publié le 27 novembre 2008 à 6h51

Le congrès du Parti socialiste, la désignation par le vote des adhérents de Martine Aubry comme première secrétaire et la contestation du résultat par Ségolène Royal révèlent l’ampleur de la crise de ce parti. Une crise qui prend un relief singulier si on compare la situation du PS à celle du Parti démocratique italien (PD) qui a souvent été évoquée dans les débats des socialistes français. En effet, nombre des opposants de Royal ont fustigé l’abomination qui consisterait à vouloir imiter le PD en s’alliant avec le centre. Du côté italien, le PS français, plus que jamais, constitue un repoussoir absolu.

S’écrit de la sorte un nouvel épisode de la relation tourmentée qui lie les gauches françaises et italiennes, caractérisée par des moments de rejet, où elles s’érigent réciproquement en épouvantails, et d’autres, à l’inverse, où l’une exerce une forte attraction sur l’autre. Avec la victoire sur le fil d’Aubry, la majorité voudra revenir à une orientation assez classique. Défense intransigeante du «patriotisme» de parti, affirmation de son identité classique, proclamation ostentatoire de son appartenance à la gauche, recherche d’une hypothétique alliance sur son flanc gauche, stigmatisation de toute entente avec les centristes quand bien même on s’allie avec eux au niveau local, retour au tout-Etat, critique en règle du capitalisme et du libéralisme. En martelant volontairement ces thèmes, Aubry a pu construire, provisoirement, une large coalition hétérogène qui n’avait comme