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Libération

PS : troisième tour dans un an

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publié le 27 novembre 2008 à 6h51

Le psychodrame socialiste, à la fois pathétique et dérisoire, ne fait que commencer. Il combine une malchance insigne (quelques dizaines de voix de différence seulement sur plus de 137 000 votes) et un châtiment mérité : à force de tolérer des irrégularités chroniques et des fraudes pagnolesques dans quelques poignées de fédérations, on déclenche la foudre et on provoque la tempête.

Il serait cependant trop facile de ne voir dans la crise du socialisme français que la combinaison malheureuse d’un destin ironique et de mœurs impardonnables. Derrière la querelle des chiffres et des mots, ce sont deux tempéraments, deux lignes et surtout deux conceptions du parti qui s’affrontent.

Inutile de biaiser et de chercher des antagonismes idéologiques de fond. Martine Aubry et Ségolène Royal sont l’une et l’autre des socialistes réformistes, européennes déclarées et désireuses de mener au pouvoir un parti de gouvernement. La maire de Lille a une approche plus sociale et la présidente de la région Poitou-Charentes, une sensibilité plus sociétale ? La belle affaire. Toutes deux acceptent l’économie de marché, préconisent des régulations, ont de l’autorité et de l’ambition à en revendre, lorgnent vers le palais de l’Elysée et ont signé semblablement et sans trembler la toute récente déclaration de principes du PS qui acte solennellement l’enracinement dans la social-démocratie.

Leurs styles sont certes aux antipodes l’un de l’autre, leurs formes d’expression ne se ressemblent pas. Si elles p