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Libération
Interview

«Je ne veux pas d’un mouton à cinq pattes»

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Alsace . Adrien Zeller, président (UMP) du conseil régional, est hostile à la fusion des deux départements :
publié le 1er décembre 2008 à 6h51

Dans le cadre de la réforme des collectivités locales voulue par Nicolas Sarkozy et étudiée par le comité Balladur, Haut-Rhin et Bas-Rhin, les deux départements alsaciens à majorité UMP, ont avancé leurs pions. Ils réclament à l'Etat la possibilité d'expérimenter «de nouvelles formes d'organisations institutionnelles», premier pas vers une éventuelle assemblée régionale unique dont les contours sont encore mal définis. Mais Adrien Zeller, président (UMP) du conseil régional d'Alsace, ne veut pas se «jeter tête baissée dans le grand flou» et rejette toute «cantonalisation» de la région.

On vous a peu entendu après les initiatives des présidents des deux départements alsaciens. Pourquoi ?

Je réfléchis et je me pose des questions. Veut-on mettre en place une administration unique de 7 000 personnes ? Une assemblée unique à 130 élus [le nombre de conseillers généraux et régionaux en Alsace, ndlr], est-ce une simplification ? Le chef-lieu serait-il à Strasbourg ? Si oui, on pourra s'attendre à une réaction des Haut-Rhinois, qui se sentiront absorbés par le Bas-Rhin. Veut-on cantonaliser la région, en élisant les conseillers de cette assemblée unique dans le cadre des cantons ? Et quid de la parité et de la représentation des différents courants politiques que permet le scrutin proportionnel ? Il est indispensable de garder de la proportionnelle et on ne peut bazarder le programme cohérent pour lequel notre majorité a été élue en 2004 au profit d'une addition de programmes cantonaux. Je ne veux pas jeter l'acquis régional pour créer un mouton à cinq patte