Le besoin d'Europe est redevenu impérieux. Il avait cessé de l'être après la disparition de l'Union soviétique et le triomphe de l'idéologie néolibérale. Dans un monde qu'ils croyaient durablement prospère et pacifié, les dirigeants européens s'employaient, sur le plan économique à faire respecter la stabilité monétaire et la «concurrence libre et non faussée» ; sur le plan géopolitique à exercer le «soft power» (diplomatie, négociations), en complément du «hard power» (guerres préventives ou punitives), confié à «l'hyperpuissance» américaine. Les optimistes parlaient de la «fin de l'histoire», les pessimistes du «choc des civilisations».
La crise économique ouverte par le krach de New York appelle un retour en force de la puissance publique. Les socialistes européens travaillent depuis un an déjà à apporter une réponse commune à la crise.
Le «Manifeste» du Parti socialiste espagnol (PSE), débattu les 1er et 2 décembre à Madrid par les leaders de trente-trois partis socialistes européens, propose une réforme complète du système financier international. Mais il insiste surtout sur un plan massif de relance de l'activité économique en agissant à la fois sur l'investissement et la demande. Ce keynésianisme du XXIe siècle intègre l'apport de l'écologie politique - l'objectif d'une «croissance verte et intelligente» - et celui de la social-démocratie : la combinaison entre efficacité économique et progrès social.
Le PSE propose d’investir massivem