La France s’arrête, l’Elysée a peur. Depuis des semaines, les conseillers de Nicolas Sarkozy qui travaillent sur la crise et ses conséquences sociales répètent que le pire est encore devant nous, c’est-à-dire pour 2009. Les risques de troubles sociaux liés à la paupérisation d’une partie de la population sont pris très au sérieux par le Président et ses proches. L’un d’eux a rédigé pour le chef de l’Etat une note en ce sens, préconisant de desserrer les cordons des finances publiques pour s’éviter des lendemains potentiellement violents. Entre le printemps 2007 et l’été 2008, les ménages les plus modestes ont subi un choc inflationniste sans précédent pour toutes leurs dépenses contraintes (loyer, chauffage, alimentation, transports…) et sont aujourd’hui les plus menacés par la crise en terme d’emploi. Signe de cette volonté de prévenir les tensions, la prime de Noël (déjà portée à 220 euros au lieu de 152), versée jusqu’à présent aux seuls allocataires du RMI et de l’Allocation spécifique de solidarité (ASS), - 1,5 million de personnes au total - devrait être élargie aux 1,5 million autres travailleurs pauvres éligibles au RSA.
Père Noël. Sous l'influence de son conseiller Henri Guaino, Nicolas Sarkozy a, avant même l'été, écarté toute idée de politique de rigueur comme réponse à la crise. «Cela ne ferait qu'aggraver le ralentissement économique et pénaliserait en premier les personnes les plus vulnérables», assure un proche du Président.
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