Les attentats de Bombay avec leur cortège de cadavres, de vies brisées, de familles décimées constituent l’apothéose de la violence religieuse en 2008. Elle est cette fois-ci, comme souvent, d’origine islamique et a frappé aveuglément, comme toujours, des hindouistes, des musulmans, des chrétiens et des juifs. Si, dans cette région du monde, les intégristes islamiques sont particulièrement concentrés et redoutables - au Pakistan, en Afghanistan, en Inde, en Indonésie - ils sont loin de détenir le monopole de la violence religieuse. En Inde, les hindouistes aussi ont recours aux attentats, aux bombes et aux fusillades. Les chrétiens, infiniment moins nombreux, sont cependant visés et persécutés dans cette immense Etat-continent. La violence d’inspiration, de tradition ou de masque religieux submerge l’ex-joyau de l’empire britannique, comme elle dévaste toute la région.
Malheureusement, ce qui culmine en Asie existe partout dans le monde, sur les cinq continents. Le fracas de la crise financière, le désastre de la crise économique et sociale ont estompé cette malédiction qui triomphe au début de ce troisième millénaire : la religion, les religions sont devenues ou redevenues le ressort, le prétexte, l’inspiration de la plupart des violences et des conflits.
Durant les deux derniers siècles, les impérialismes, l’expansionnisme et les idéologies totalitaires avaient joué le rôle principal. Ils avaient provoqué deux guerres mondiales, la Shoah, les guerres coloniales et d’innombra