La cuvée 2008 des élections prud’homales sera-t-elle la dernière ? Jamais, depuis l’instauration en 1976 de l’élection des conseillers prud’hommes au suffrage universel par l’ensemble des salariés et employeurs du secteur privé, le taux de participation n’aura été aussi bas. Et des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour réclamer un autre mode de désignation qui redonnerait plus de légitimité aux syndicats et aux prud’hommes.
En 2002, un salarié sur trois (32,1 %) s'était rendu aux urnes. Avant-hier, à peine un salarié sur quatre (25,5 %) a voté. «C'est la seule chose que l'on va retenir», déplorait mercredi soir un leader syndical invité à la soirée électorale organisée au ministère du Travail. «Et on va encore nous dire qu'avec une telle abstention les syndicats ne sont pas légitimes, alors qu'aux élections professionnelles la participation dépasse les 60 % !»
Ce faible niveau de participation relativise l'interprétation que l'on peut faire des résultats (lire ci-contre). La CGT conforte sa position de leader. Hier, son secrétaire général, Bernard Thibault, se félicitait de constater «un inversement de tendance», après trois décennies de baisse. La CFDT et FO enregistrent un net recul. Mais leurs positions respectives de deuxième et troisième syndicats ne sont pas remises en cause. La CFDT subit le contrecoup de ses prises de positions sur la réforme des retraites, et plus généralement de son orientation réformiste, plus difficile à assumer en pér