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Libération

Le péril tchèque à la présidence de l’Europe

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publié le 11 décembre 2008 à 6h51

Pendant un demi-siècle, la Commission de Bruxelles a dominé les affaires européennes. Certes, les hommes d’Etat les plus marquants des principaux pays européens - le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt, Margaret Thatcher, François Mitterrand et Helmut Kohl - ont lourdement pesé, tantôt en bien, tantôt en mal. Les grands coups d’accélérateur comme les grands coups de frein sont venus d’eux. Reste que le pilotage quotidien de l’Europe appartenait à la Commission et notamment à son président. Lorsque celui-ci avait une véritable envergure et inventait une méthode de travail originale - ce fut le cas de Walter Hallstein et de Jacques Delors, les deux plus prestigieux - l’Europe progressait. Dans le cas inverse, elle s’enlisait et s’éloignait inexorablement des citoyens. Le non français, le non néerlandais puis le non irlandais ont coïncidé, c’est malheureusement logique, avec l’absence d’un leadership vigoureux au sein du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement et à la tête de la Commission.

La crise bancaire et financière, puis économique et sociale, à tout changé. Elle a coïncidé, hasard absolu mais hasard bienvenu en pleine tempête, avec la présidence française du Conseil européen. On aime Nicolas Sarkozy ou on ne l'aime pas (dans leur majorité les lecteurs de Libération ne semblent pas être exactement des fans) mais il faut reconnaître ce qui s'est passé : alors que le système bancaire vacillait tout enti