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Libération

Marine Le Pen fait le ménage avant d’emménager

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L’héritière a mis à l’écart les anciens ténors frontistes, au risque d’affaiblir le parti.
publié le 13 décembre 2008 à 6h51

Pour son petit noël, Marine Le Pen trouvera au pied du sapin le cadeau tant convoité, le parti fondé par son père, bien enrubanné. Mais, à peine le jouet en main, l'héritière s'emploie à le casser. «Elle hérite, mais de quoi ? Et pour faire quoi de ce parti ?» s'interroge un ancien cadre du FN.

Tensions. Les revers électoraux et leurs conséquences financières laissent la petite boutique lepéniste fondée en 1972 dans un sale état. Le conseil national du parti d'extrême droite va se tenir dans ses nouveaux locaux, dimanche à Nanterre (Hauts-de-Seine), sur fond de crise, sans doute la plus grave depuis la scission mégretiste de 1998.

L'annonce par Le Pen, en septembre, de son retrait de la vie politique en 2010 et son choix déclaré en faveur de sa fille pour lui succéder ont avivé les tensions. Les effectifs militants s'effritent, les conseillers régionaux prennent leur distance avec le FN, tout en continuant à siéger sans étiquette au sein de ces instances. «Et, s'insurge un permanent sous couvert d'anonymat, comme si cela ne suffisait pas, Marine Le Pen met au rancard les cadres historiques du Front», comme Jean-Claude Martinez, le pourvoyeur d'idées du FN et Carl Lang, l'ancien secrétaire général du Front. «En 1998, deux conceptions différentes du parti et de son positionnement s'affrontaient. Avec la scission, les cadres et les militants ont choisi leur camp. Cette fois, il n'y a pas de complot. Les gens s'en vont sur la pointe des pieds. Ça se délite»