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Portrait

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Le député de l'Eure et ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin devient secrétaire d'Etat aux Affaires européennes.
publié le 13 décembre 2008 à 6h51

On lui cherche vainement des ennemis. «Ce type-là, c'est de l'or», dit de lui le chef des députés UMP Jean-François Copé, pas toujours aimable avec les valeurs montantes de sa famille politique.

Bruno Le Maire, agrégé de lettres, énarque, diplomate et député de l’Eure, a été nommé hier, à 39 ans, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes à la place de Jean-Pierre Jouyet, démissionnaire. A l’Assemblée nationale, ses camarades de l’UMP assurent que Nicolas Sarkozy ne pouvait pas faire meilleur choix.

«Il connaît par cœur la moitié des dirigeants européens, et en sait plus sur le fonctionnement de l'Etat que 90 % des ministres», s'enthousiasme son ami Benoist Apparu, membre du petit groupe d'une quinzaine d'élus qui se réunissent régulièrement autour du député de l'Eure, pour «prendre le temps de réfléchir» à l'écart des courants qui traversent l'UMP. Non-aligné, Bruno Le Maire ? Conseiller, puis directeur de cabinet de Dominique de Villepin du Quai d'Orsay jusqu'à Matignon (2002-2007), il reste aux yeux des sarkozystes, l'un de ces adversaires chiraquiens qu'il fallut combattre pour prendre le pouvoir. C'est pourquoi, l'Elysée n'est pas fâché que cette nomination soit généralement présentée comme une «prise de guerre» dans le camp adverse. Jean-Pierre Grand, antisarkozyste notoire, assure pourtant que la promotion de Bruno Le Maire n'a rien d'une trahison aux yeux de Dominique de Villepin. «Il m'a dit que c'était une bonne nouvelle pour la France», r