ALille, l'ouverture le dimanche, ce n'est pas pour demain. Martine Aubry a déjà fait voter par son conseil municipal un non de principe. Sa majorité, patchwork PS, PC, Modem et Verts, l'a suivie comme un seul homme. «Ici, Martine Aubry a toutes les cartes en main», remarque, un peu amer, la tête de l'opposition UMP, Sébastien Huyghe.
En effet, dans la mouture actuelle du projet de loi, l'autorisation du travail dominical sera soumise à l'acceptation des conseils municipaux, puis à avis consultatif de la communauté urbaine concernée. Aubry a les deux casquettes, maire de Lille et présidente de Lille-Métropole. «C'est une conception de la vie en société qui est en cause», indique Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la fédération socialiste du Nord et proche d'Aubry. «Pour beaucoup, le dimanche est consacré à la famille, aux loisirs, on fait un break.» Jacques Richir, élu Modem à Lille, tient la même ligne : «Il est bien qu'il y ait un jour dans la semaine qui ne soit pas consacré à la consommation.»
«Pouvoir d'achat». Sébastien Huyghe est un peu seul à trouver ce vote «fort de café, alors qu'il faut faire repartir la machine économique rapidement, et que nous vivons dans un environnement transfrontalier, où tous les magasins belges sont noirs de monde le dimanche. Sur les parkings à Courtrai, les plaques d'immatriculation sont françaises.» Tous les magasins ? Non, seulement ceux «vendant principalement des meu