Menu
Libération
Interview

«L’Etat devrait d’abord balayer devant sa porte»

Article réservé aux abonnés
Collectivités. Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées.
publié le 17 décembre 2008 à 6h51

Président (PS) de la région Midi-Pyrénées et de l’Association des petites villes de France, Martin Malvy doit être auditionné ce matin par la commission Balladur sur la réforme des collectivités locales.

Quel message comptez-vous porter auprès de la commission ?

Je vais surtout évoquer les craintes des petites villes qui voient leur situation se dégrader au fil des années. Fortement dépendantes des moyens des autres collectivités, elles redoutent de souffrir de l’appauvrissement des départements et des régions. Ceux-ci voient leurs charges s’alourdir et peuvent de moins en moins soutenir les projets des petites villes, le dernier maillon de la chaîne. D’autant qu’elles sont confrontées à un phénomène encore plus violent, le désengagement organisé de l’Etat, qui raye de la carte de nombreux services et réduit ses interventions.

Et en ce qui concerne les régions ?

La France doit tenir compte de l’importance de cet échelon dans la construction européenne. Nous sommes les nains de l’UE, avec des régions dotées de compétences et de moyens plus faibles que les autres. Je ne plaiderai jamais pour la suppression des départements, un indispensable niveau de proximité. Mais l’Europe se bâtit à travers les régions, et le vieux jacobinisme français se refuse à accepter le dialogue direct qui existe ailleurs dans l’Union.

La réforme des collectivités locales vous inquiète-t-elle ?

Oui, car au-delà des arrière-pensées politiques, qui consistent probablement à affaiblir les régions [dont 20 sur 22 sont dirigées par la gauche, ndlr], on sent une forte volonté de réduire la décentralisation de la part de l'Etat, qui cherche à recentraliser