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Chiffre

Télévision publique : une demi-réforme

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publié le 18 décembre 2008 à 6h51

La suppression progressive de la publicité sur les chaînes de télévision du service public n’a rien de choquant en elle-même, bien au contraire. Elle constitue la méthode la plus prompte et la plus efficace pour distinguer instantanément chaînes publiques et chaînes privées. Elle contribue à raffermir une identité, à enraciner une personnalité, un style, un climat aussitôt différent, spécifique. Elle permet de lancer plus tôt les programmes les plus attrayants, sans avoir besoin de veiller jusqu’à une heure peu compatible avec le lever de ceux qui travaillent, a fortiori avec les horaires des enfants scolarisés. Elle évite ou elle ôte le prétexte d’une concurrence banalisée qui, au nom de l’audience, pousse plutôt vers le bas que vers le haut. Elle représente donc une incitation à la qualité. D’ailleurs, le vieux principe républicain de l’argent public pour le secteur public et de l’argent privé pour le secteur privé n’est pas réservé aux batailles de l’enseignement. Il vaut tout aussi bien pour cette autre forme de culture que symbolise malgré tout la télévision.

Revenir à une télévision publique sans publicité, c’est lui donner une chance de ressusciter les programmes éclectiques, inventifs, séduisants et parfois prestigieux dont la publication toute récente des incomparables chroniques de télévision de François Mauriac ranime le souvenir et entretien la nostalgie. La suppression de la publicité peut donc devenir une chance pour la télévision publique.

L’ennui est qu’elle pe