Nicolas Sarkozy, depuis son élection, a fondé son action sur le couple volontarisme-communication. Tenant comme acquises la docilité de sa majorité et une certaine torpeur des contre-pouvoirs syndicaux et politiques. Multipliant les annonces et jouant l’hyperactivité, il pensait que ses réformes passeraient à la hussarde.
Mais au seuil de l’hiver, sa stratégie est en train de patiner. Alors que les Français sont obsédés par la crise, lui continue à vouloir faire passer en force ses propres obsessions : audiovisuel public sans pub, travail du dimanche, bouleversement dans l’éducation. Et là soudain, la communication ne suffit plus. Les députés UMP grognent, lassés de leur rôle de godillots. D’autres mènent carrément une fronde contre le travail du dimanche. Les alliés centristes renâclent devant la loi sur l’audiovisuel… que le Sénat s’apprête à discuter en prenant tout son temps. Les élus socialistes retrouvent de l’énergie dans la bataille des amendements. Quant à la jeunesse, angoissée sur son avenir, elle ne comprend pas les projets de Darcos et a décidé de porter le problème dans la rue. A la grecque.
Du coup, pour la première fois, Nicolas Sarkozy a dû orchestrer une séquence de recul sur ces différents dossiers. Beaucoup plus grave : dans ce contexte le plan de relance, déjà limité, devient illisible.
2009 s’annonce sévère pour l’Elysée, sur fond de récession. Les effets d’estrade ne suffiront plus, ni les coups de menton (telle la loi anti- amendements).
A la veille de No