Son silence devenait assourdissant. Elle en est sortie mercredi. Prenant prétexte des «atteintes aux libertés publiques», Martine Aubry a cité le nom de Julien Dray, ce qu'elle n'avait pas fait depuis vendredi lorsqu'ont été rendus publics les soupçons d'abus de confiance contre le député socialiste. «On ne compte plus les atteintes à la présomption d'innocence et au secret de l'instruction comme cela a été le cas pour les mis en examen de Tarnac et aujourd'hui pour Julien Dray, ou les atteintes à la liberté de la presse avec l'interpellation inouïe de Vittorio de Filippis, l'ancien directeur de publication du journal Libération», a tonné la première secrétaire du PS dans un communiqué.
La maire de Lille en a appelé «au nom du Parti socialiste, au président de la République, garant de l'indépendance de la justice, pour rétablir le strict respect des droits et libertés dans notre pays». Cette réaction tardive a suscité hier, un commentaire désabusé dans l'entourage de Julien Dray, proche de Ségolène Royal : «L'équipe de Martine Aubry n'est pas à la hauteur. Elle n'aime pas Julien et donc elle ne monte pas en défense.»
Pourtant, quelques voix s'étaient élevées au sein du PS pour exiger un soutien du parti à Julien Dray. Lundi, Michèle Sabban, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France (comme le député de l'Essonne), avait réclamé «une déclaration» du PS. «Si Martine considère que Julien ne fait plus partie de la