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Libération
Interview

« En 2009, il aimera les pauvres… No, he can’t»

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Camille Laurens écrivaine dernier ouvrage paru : Tissé par mille (Gallimard , 2008)
publié le 2 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 janvier 2009 à 6h51)

«"Ils font un boulot remarquable", répète Nicolas Sarkozy de ses ministres. On travaille dur à Sarkoland, hé ho hé ho. Dans les mines de Sar & Co., ça turbine même le dimanche, on serre la vis à tout va, on donne des tours d'écrou aux roues des charters, l'Hercule de foire porte le poids du monde en moulinant des biceps, il en fait des tonnes, mais c'est du carton-pâte (clin d'œil aux badauds : les caisses sont vides !). Tout petit, déjà, il voulait faire président - de l'UMP, du Conseil européen, de la France . En attendant, il a exercé des professions, des métiers ; occupé des emplois, des postes ; assumé des fonctions, des responsabilités, des charges et, finalement, on lui a filé le job. Maintenant, il est le boss, comme son copain Bush avant lui. "Le but, c'est de faire des choses", dit-il (et aussi : fréquenter la jet-set, continuer le jogging, rester djeun). C'est du sérieux, vous savez. Qu'est-ce que vous feriez à sa place ? Il faut travailler plus. Du boulot, une fois les étrangers expulsés, il y en aura pour tout le monde, et si tout le monde s'y met, c'est bien simple, quand il y aura une grève, personne ne s'en apercevra. Des Job [le patriarche de la Bible, ndlr], aussi, il y en a plein, et des remarquables - qui se font remarquer : ils campent sur des tas d'immondices, habitent des bauges, sont chassés de partout. Même saint Martin n'a pas le droit de leur donner son manteau. Comment ça, il ne les aime pas, ces Job-là ? Au contraire :