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Libération

Mayotte fait place nette pour Yves Jégo

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Outre-mer . Le centre de rétention vidé de la plupart de ses retenus pour la visite du secrétaire d’Etat.
publié le 9 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 janvier 2009 à 6h51)

Finalement, il est pas si mal ce Centre de rétention administratif (CRA), vidé de ses habitants. Pas un cri, pas un bruit. Pas d'hommes entassés ou de toilettes bouchées. Juste quelques travaux censés «améliorer» les conditions d'accueil et préserver la «dignité» - un mot maintes fois employé par Yves Jégo durant les trente minutes de sa visite - des retenus. Le tableau d'affichage annonce, derrière trois policiers au garde-à-vous, 8 retenus - ni femme ni enfant. On est loin des 202 recensés le 20 octobre, des 197 le 5, des 223 le 21 ou des 194 le 18 novembre (chiffres officiels), alors que le centre est conçu pour en accueillir 60.

Grilles.Loin des images montrant femmes, enfants et nourrissons couchés sur des matelas de fortune. Parqués dans une même salle, collés aux grilles pour voir la cohorte de journalistes passer, les retenus sont apostrophés par le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. «Ça va ?» demande-t-il en coup de vent. «On n'a pas mangé», lui répondent-ils. «Depuis hier on n'a rien eu», assure l'un d'eux. Le ministre, irrité, a vite fait de franchir le pas de la salle suivante. Seule fausse note d'une visite censée redorer le blason de l'Etat après la diffusion par Libération le 18 décembre d'un film accablant tourné au sein du CRA de Pamandzi en octobre.

Selon le chef du centre, Thierry Boureaud, «on tourne à une moyenne de 30 retenus par jour depuis le début de l'année». Jégo r