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Si vous n’êtes pas ministre...

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Prendre son congé maternité en entreprise n’est pas sans risque.
publié le 10 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 janvier 2009 à 6h51)

Quand on a dit que le choix de Rachida Dati était le sien, intime et personnel, quand on a rappelé que la ministre n’est pas une salariée - et n’a donc pas droit à un congé maternité -, reste la question qui agite les conversations de machines à café et les blogs : le retour express de Rachida Dati au turbin, pour le salarié lambda, qu’est ce que ça signifie? Des employeurs mal intentionnés vont-ils ériger la jurisprudence Dati en modèle, sans pour autant faire revenir leurs salariés une semaine après leur accouchement, ce que le code du travail prohibe (1)?

«Usine». Du côté des Chiennes de garde, Florence Montreynaud a déjà lancé que la ministre reproduisait «l'exploit monstrueux des ouvrières des années 20, dont 20% accouchaient à l'usine». Marie-Line Brugidou, chargée des questions de mixité à la CGC, lâche : «Vous avez bien fait de m'appeler! ça m'a bien énervé : c'est de l'ordre du symbole, mais ça n'aide pas les combats que nous menons!» Et sur son blog, Olympe écrit (2) : «Nous toutes qui avons voulu profiter de nos bébés quelques semaines sommes vraiment des feignasses, c'est normal que nous n'ayons pas fait une aussi belle carrière que Rachida Dati.»

Mais d'autres voix se font entendre. Armelle Carminati a été la première femme en France associée chez Accenture, un gros cabinet de conseil. Elle a lancé en 2000 le programme Accent sur Elles, pour encourager les carrières des femmes dans son entreprise. «Je ne fais pas de