Menu
Libération

Un portefeuille en sursis

Article réservé aux abonnés
L’Elysée prépare la sortie du gouvernement de Rachida Dati.
publié le 10 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 janvier 2009 à 6h51)

Le quart d’heure de gloire de la maternité n’y changera rien. Au zénith il y a un an, politiquement à terre aujourd’hui. Lynchée ou presque par une partie de ceux qui ont l’oreille du Président tandis que d’autres clans s’échinent à la défendre. Ainsi va la vie en Sarkozie, ainsi va l’agonie ministérielle de Rachida Dati. La presse adore feuilletonner ce dézingage annoncé. Tout y est : rebondissements, glamour, sang. Et maintenant, un enfant.

Banlieue. Machine à fabriquer et à broyer des destins, le sarkozysme zappe et dévore ses vedettes. A la trappe Cécilia, au piquet David (Martinon), en disgrâce Rachida. Peut-elle remonter la pente? Le patron la jettera-t-il comme il congédiera un jour un sous-ministre d'ouverture? Suspens… Se débarrasser de sa créature ne sera pas si simple pour Nicolas Sarkozy. Car Rachida Dati n'est pas un personnage en toc. Pas plus qu'elle ne peut se réduire à une diva des soirées hype accro aux couvertures des magazines. En dix-huit mois, elle a accumulé un capital politique et symbolique dont «l'expert» de l'Elysée est le premier à connaître la valeur. De plus, elle est populaire dans toutes les catégories sociales et garde la cote en banlieue, où le Président ne peut toujours pas poser un mocassin.

Pour des raisons autant privées que politiques, le désamour entre le chef de l’Etat et sa garde des Sceaux est pourtant réel : elle lui rappelle Cécilia, sa période bling-bling. Il la trouve mauvaise ministre, trop dilettante et lui en v