Les Français s'attendent au pire. Quand on leur demande s'ils craignent «personnellement, pour les mois qui viennent» que leur «situation économique et financière se détériore», 62 % répondent par l'affirmative, contre 37 % qui ne partagent pas cette inquiétude.
Colère ou fatalisme, le résultat est là. Les Français interrogés par l'institut Viavoice pour Libération (1) ne font pas confiance à Nicolas Sarkozy et au gouvernement de François Fillon pour les mettre à l'abri de la crise économique et de ses conséquences dans leur vie quotidienne. Parmi les mesures engagées ces dernières semaines, une seule recueille leur approbation: la suppression de la publicité sur les chaînes publiques de télévision. Comme s'ils donnaient acte aux pouvoirs publics d'avoir la décence de ne plus laisser miroiter sur le petit écran des rêves de bonheur aux heures de grande audience, alors que leur avenir est placé sous le signe du chômage, du pouvoir d'achat en berne, et des prêts bancaires inexistants.
On ne s’étonnera pas de constater que la crainte de voir sa situation se dégrader est plus forte chez les ouvriers (66 % contre 33 %) et les employés (62 % contre 38 %) que chez les cadres (53 % contre 48 %). Elle est aussi très vive chez les électeurs de gauche (68 % contre 31 %), chez les jeunes (62 % contre 37 % pour les moins de 25 ans) ou chez les 50-64 ans (68 % contre 30 %) qui voient leur fin de carrière menacée par la crise.
Les électeurs de droite ne son