Guerre de position en vue à l'Assemblée nationale. A la gauche comme à la droite de l'hémicycle, l'heure est au rappel des troupes. C'est que les députés entament aujourd'hui l'examen d'un projet de loi organique qui les concerne au premier chef, leur métier de législateur devant sortir totalement chamboulé des débats. Tout le week-end, socialistes, verts et communistes ont rédigé les dizaines de milliers d'amendements qui croient-ils sont susceptibles de ralentir les débats pour sensibiliser l'opinion à la «mère des batailles» : la réforme du travail législatif dont découlera le nouvel équilibre entre l'exécutif et le Parlement d'une part, la majorité et l'opposition parlementaire de l'autre.
Craignant le pire, le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault, accompagné de trois ex-présidents PS du Palais Bourbon, Louis Mermaz, Henri Emmanuelli et Laurent Fabius, ont rendez-vous ce matin chez l'actuel tenant du perchoir, Bernard Accoyer, pour le conjurer de ne «pas se faire le complice du rabaissement du Parlement».
Pour éviter que la mobilisation de la gauche entraîne l'infériorité numérique du groupe majoritaire au cours des deux semaines de débats programmés, le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, a écrit à chacun des membres de son groupe qu'il «avait besoin de lui» pour emporter une bataille qui s'annonce «rude».
Clip vidéo. Une séance de déminage intensif mercredi dans le huis clos de la commission d