Très agaçant ce «Mister Obama». La prise de fonction du nouveau président américain va immédiatement remettre Nicolas Sarkozy à sa juste place : celle d’un dirigeant certes énergique sur la scène internationale, mais à la tête d’une puissance économique et militaire moyenne.
Ces six derniers mois, le chef de l’Etat a su profiter jusqu’à la dernière minute du vide laissé par George W. Bush, affaibli, et l’Amérique toute entière tournée vers sa présidentielle. Conflit du Caucase cet été, crise financière à l’automne ou conflit au Proche-Orient : Sarkozy a été aux avant-postes, cherchant systématiquement à contester le leadership américain. L’arrivée d’Obama signifie le retour des Etats-Unis dans la diplomatie internationale et la fin de la parenthèse Sarkozy.
Jalousie. Fort d'une relation de confiance restaurée depuis dix-huit mois, Paris espère devenir le partenaire privilégié de Washington et supplanter le Royaume-Uni dans le rôle d'interlocuteur numéro 1 en Europe. Le Président s'est beaucoup activé - en vain - pour tenter de rencontrer avant les autres le nouvel hôte de la Maison Blanche. Une rencontre officielle est prévue en avril en France dans le cadre du sommet de l'Otan à Strasbourg. Mais d'ici là, un rendez-vous plus informel pourrait se tenir aux Etats-Unis.
Avec Obama, qu’il n’a rencontré que deux fois et dont il a écorché l’orthographe du prénom dans son message de félicitations en novembre, le locataire de l’Elysée oscille entre fascination et jalo