Crise majeure à l'Assemble nationale. En réaction à la «dérive autoritaire» de la majorité décidée à passer en force sa réforme du travail parlementaire, les députés de gauche ont sorti le grand jeu. Massés au pied du perchoir, ils ont mardi soir entonné la Marseillaise dans l'hémicycle. Du jamais vu depuis 1947. Hier, ils ont poursuivi leur boycott, boudant les questions d'actualité et la fin de la discussion sur le texte. Récit de vingt-quatre heures troublées.
Mardi 21 h 30
Dans l'hémicycle, l'affluence est inhabituelle : 70 députés de gauche contre une centaine de la majorité. Le patron du groupe UMP, Jean-François Copé, a sonné le rappel des troupes. Au menu, l'article 13, pierre angulaire du texte, qui prévoit la limitation des débats et du droit d'amendement. dix-huit députés socialistes sont inscrits pour défendre un amendement de suppression de cet article. Seuls quatre prendront la parole avant que leur chef de file, Jean-Marc Ayrault, dans un rappel au règlement demande à ce que chaque président de groupe puisse, quatre fois dans l'année, exiger que la discussion d'une loi se fasse sans limitation de temps. «Une proposition extrêmement raisonnable», plaide-t-il. Jean-Luc Warsmann (UMP), rapporteur du projet de loi lâche alors sa bombe. «Je demande, monsieur le président, de mettre l'interruption de ce débat au vote.» Jets de feuilles, claquements de pupitres, cris de protestation à gauche. La séance est suspendue. Mais loin d'apai