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Libération

Nicolas Sarkozy est bien bonapartiste

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publié le 22 janvier 2009 à 11h17
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h17)

Dans le discours qu’il a prononcé la semaine dernière à l’occasion de ses vœux à la presse, François Fillon a récusé avec un curieux mélange d’irritation sincère et de dédain offusqué la thèse selon laquelle Nicolas Sarkozy serait un bonapartiste.

Pour le Premier ministre, qui visait à la fois la couverture du Point représentant le chef de l'Etat en Napoléon Bonaparte, le nouveau livre de Patrick Rambaud (Deuxième Chronique du règne de Nicolas Ier) et la Marche consulaire du signataire de ces lignes, il ne s'agissait que de «caricature grinçante… injuste et totalement déplacée», d'un «mauvais procès… simplement ridicule» qui vaudra à ses auteurs «un jugement ironique de l'histoire». Outre que François Fillon ne pouvait pas avoir lu tous les textes qu'il condamnait avec la virulence altière d'un préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi ayant en main une prédication huguenote, on sentait bien à l'écouter que c'est l'accusation d'autoritarisme qui le révulsait, ainsi peut-être, inconsciemment ou pas, que l'assimilation à une période où le Premier consul, à peine installé, s'était hâté de marginaliser le deuxième et le troisième consul.

Reste la question de fond : Nicolas Sarkozy relève-t-il ou non du bonapartisme ? Le Premier ministre proclame que non. Il est néanmoins permis de soutenir la thèse inverse. Le bonapartisme est cette vieille famille de la droite française, la plus originale et la plus typée