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Libération

«Rendez-nous Debré !»

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Accoyer, le patron UMP de l’Assemblée, critiqué.
publié le 22 janvier 2009 à 11h16
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h16)

Le costume de président de l'Assemblée nationale est-il trop large pour Bernard Accoyer ? Depuis les incidents de la nuit de mardi à mercredi, la question est sur toutes les lèvres. Son arrivée volontairement tardive au perchoir mardi soir aurait sans doute été de bonne tactique si elle l'avait conduit à réconforter l'opposition et remettre sur les rails un débat mal engagé. Ce fut l'inverse : plutôt que de lâcher du lest en rendant aux députés PS, déjà remontés, une parole dont on venait de les priver, Accoyer s'est enfermé dans une application tatillonne du règlement, au risque de créer l'incident. Lequel n'a pas tardé. «J'assume», dira-t-il peu après minuit hors hémicycle aux députés UMP, déclenchant les applaudissements des siens. Du coup, l'opposition se déchaîne : «Accoyer se comporte en responsable de l'UMP, pas comme le président de tous les parlementaires.» Le député PCF Jean-Claude Sandrier cingle : «Rendez-nous Jean-Louis Debré ! Accoyer se fait manipuler.»

Ambitieux. Preuve est faite surtout que le pouvoir à l'Assemblée nationale n'est plus vraiment au perchoir. Accoyer, qui dès septembre avait mis en place un groupe de travail avec l'opposition pour rénover dans un consensus relatif la procédure parlementaire, a toutes les peines du monde à imposer ses vues. C'est que l'ambitieux patron des députés UMP, Jean-François Copé, peu disposé à partager avec d'autres l'espace politique ouvert par la révision constitutionnelle,