«Vous n'avez pas à avoir honte de votre député.» Applaudissements nourris du millier de militants socialistes à la conclusion des vœux de Julien Dray, vendredi soir à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). C'est devant ses fidèles et non «devant les caméras, micros ou les rédactions» que le député a tenu à s'expliquer sur l'enquête préliminaire pour abus de confiance dont il fait l'objet depuis le 19 décembre. Dans un discours, sans note d'une quarantaine de minutes, «Juju» a promis, sous l'œil notamment de Manuel Valls et de Jean-Luc Mélenchon, qu'il justifiera «centime par centime» ses dépenses devant le juge.
Poker. Julien Dray a surtout profité de la tribune pour dire ses vérités. Et d'abord sur sa famille politique. L'ancien conseiller de Ségolène Royal durant la campagne présidentielle raille ainsi «le soutien SMS, Service minimum socialiste» reçu ces derniers jours. Les médias, non conviés à la soirée, ont été la cible de la verve du député. L'élu rejette catégoriquement l'image caricaturale du flambeur qu'on veut lui accoler. «Devais-je arriver devant vous avec mes chaussures italiennes à 2 000 euros, mon costume Hermès taillé sur mesure et une montre à chaque poignet ?» Julien Dray profite de l'occasion pour donner sa version de l'expression d'«acheteur compulsif» : un journaliste l'appelle pour savoir s'il a perdu gros au poker. Niant l'affirmation, il ajoute en riant que bientôt on le qualifiera d