«Il y a de la souffrance, les gens protestent… c'est normal», compatissait mardi Nicolas Sarkozy en marge d'une visite d'entreprise à Châteauroux (Indre). Cette crise mondiale et brutale «change le monde à une vitesse stupéfiante», a-t-il souligné trois jours plus tôt devant le conseil national de l'UMP. En insistant sur la dimension historique de la crise, le chef de l'Etat suggère que les Français ont de bonnes raisons d'être inquiets.
«Braise». Il se garde bien de répéter son imprudente fanfaronnade de juillet : «Désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit», avait-il plastronné devant un public de militants enchantés. Pour apaiser les mécontents, le chef de l'Etat n'hésite pas à se corriger, exercice pour lui très inhabituel : «J'écoute les inquiétudes, et j'en tiens compte», a-t-il dit à Châteauroux. «J'écoute ce qu'on me dit, mais je n'en tiens pas compte !» avait-il lâché la semaine dernière à Provins (Seine-et-Marne).
Hier, en Conseil des ministres, il est revenu sur le «report» de la réforme du lycée, décidé en décembre. Le ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos, a eu droit à quelques mots de félicitations : «Il a bien géré ça.» Au sommet de l'Etat, on se fait des frayeurs en imaginant ce qui serait advenu si la mobilisation lycéenne n'avait pas été désamorcée à temps. «Ce mouvement, c'était la braise qui pouvait tout faire partir. On se serait retrouvés avec