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Libération
EDITORIAL

Tangage

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publié le 29 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 janvier 2009 à 6h51)

En ce jour de grève spectaculaire, on doit le constater à nouveau : ce président exaspère. Nicolas Sarkozy suscite, par son hyperactivisme et son agressivité défensive, des réactions de colère, d’agacement, de fureur proportionnelles à l’intensité de sa rage à bousculer le pays sans relâche. Cette caractéristique de l’ère Sarkozy, qui crée un partage net amour-haine au sein du pays, pourrait passer pour un style politique dans une période plus calme, comme celle de sa prise de pouvoir en 2007. Mais nous sommes aujourd’hui dans une tout autre conjoncture.

Le FMI annonce pour 2009 une chute de près de 2 % du PIB. Il s’agit d’une récession majeure.

Dans un tel contexte, le pays n’a pas besoin d’un «boss» brutal qui l’exaspère mais d’un leader politique qui le rassérène et le mobilise.

Déjà, le «président du pouvoir d’achat» n’avait pas convaincu… Et le président des réformes à la hussarde moins encore. Aujourd’hui, alors que le bateau France ralentit et tangue, la présence à bord d’un capitaine courant partout de la cale aux ponts et aux coursives, s’occupant des moindres détails, ne déléguant rien, n’est guère rassurante.

Au contraire.

Ce que les manifestants d’aujourd’hui réclament, c’est de la considération, de l’écoute, du dialogue et une redéfinition des priorités politiques. L’heure est venue, répétons-le, de la pause dans les réformes et de la mise en place d’une stratégie de crise à la hauteur des problèmes. Une stratégie mise en œuvre par une équipe de responsables autonome