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Libération
INTERVIEW

«Les salariés du privé se sont en partie retrouvés dans ce mouvement»

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A demonstrator has "On Strike" written on his vest as others walk behind a banner "The Crisis is Them, The Solution is Us" as public and private sector workers demonstrate during a protest march in Lille, January 29, 2009. Hundreds of thousands of French workers staged a nationwide strike on Thursday to try to force the government to do more to protect jobs and wages during the economic crisis. REUTERS/Pascal Rossignol (FRANCE) (Pascal Rossignol / Reuters)
par Recueilli par PHILIPPE BROCHEN
publié le 30 janvier 2009 à 18h05
(mis à jour le 30 janvier 2009 à 18h08)

Dominique Reynié est professeur des universités en science politique à l’Institut d’études politiques de Paris. Ses travaux portent sur l'opinion publique et ses manifestations. Il revient pour liberation.fr sur le mouvement social d'hier, jeudi.

Quel bilan tirez-vous de la journée d'hier?

C'est indéniablement un mouvement très réussi. Pour deux raisons. D'abord, au niveau de la mobilisation des manifestants. Quelle que soit la difficulté d'évaluer le nbre de manifestants, personne ne doute qu'il y avait beaucoup de monde dans les rues hier.

La réussite tient aussi au fait que la grève dans les services publics a été moins suivie que prévu: les usagers s'attendaient à plus de dommages dans les transports en commun. Il n'y a pas eu de black-out total, ce qui, en général, nourrit la non-popularité d'un mouvement de grève.

Donc, tout cela a atténué les effets négatifs du mouvement. C'est un élément qui favorise une compréhension plus favorable de la protestation et des revendications.

Quelles sont le suites à attendre?

Cet événement comprend deux dimensions: le mouvement social et le climat d'opinion. Le mouvement social, ce sont majoritairement des salariés de la fonction publique ou assimilés qui réagissent à la réforme de l'Etat, c'est-à-dire à une politique menée par la majorité actuelle, pour protéger leurs intérêts spécifiques.

Le climat d'opinion favorable qui porte le mouvement est, lui, l'expression d'u