Les grèves de jeudi traduisent l'inquiétude, mais elles débouchent sur un espoir. Nos panélistes ont été impressionnés par l'ampleur du mouvement. Ils en comprennent les raisons, «un ras-le-bol général, le pouvoir d'achat qui baisse, le chômage». Sans compter ceux qui, sans être touchés par la crise, s'inquiètent pour l'avenir et ont peur de décrocher.
Les profits 2008 des banques sont la goutte d'eau : «Elles annoncent des bénéfices et ont le culot de demander des aides, alors qu'elles ont fait des erreurs de gestion, lance un fonctionnaire. Et mon salaire n'est pas réévalué ? !» Un profond sentiment d'injustice s'exprime. Bonus des dirigeants, parachutes dorés, tout se mélange dans les têtes. C'est la faute au capitalisme. Et Nicolas Sarkozy a beau tancer les banquiers, rien n'y fait : «Que des effets d'annonce, derrière ça suit pas !» La crédibilité de la parole présidentielle s'est étiolée, la lisibilité de son action a baissé. «A force de lancer des réformes à tout va, je n'arrive plus à suivre», confie l'une de ses électrices. Et, pourtant, ce n'est pas lui qui est en cause, c'est le système tout entier : «Y a toujours plus de riches et toujours plus d'extra-pauvres, Sarkozy ou un autre, ça n'aurait rien changé…» Alors on espère que les choses bougent.
La France ne s'en sortira pas seule, l'Europe et les Etats-Unis doivent s'y mettre. Et puis, «chacun à son petit niveau peut faire bouger les choses».«Ouai