Une foule énorme a afflué hier dans les rues de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Entre 20 000 manifestants, selon la police et 65 000, d'après l'Union générale des travailleurs guadeloupéens, venus de partout, ont répondu à l'appel du collectif Liyannaj kont pwofitasyon (mouvement contre l'exploitation outrancière) en grève «contre la vie chère et pour le pouvoir d'achat». Une mobilisation inédite sur l'archipel paralysé depuis le 20 janvier. Le collectif qui fédère quarante-sept partis, organisations syndicales, associatives et culturelles a fait la démonstration qu'il pouvait fortement peser dans les négociations.
Dans une plate-forme de 146 points de revendication déclinés sous dix thèmes dont certains jugés prioritaires, le collectif réclame «tout de suite» le relèvement d'au moins 200 euros des bas salaires, retraites et minima sociaux. Les négociations, entamées lundi (retransmises en direct sur RFO et Canal 10) entre les représentants du collectif, de l'Etat, des collectivités et des exécutifs locaux ainsi que des socio-professionnels ont tourné court mercredi.
Réquisition. Les gérants des stations-service, qui ont lancé, le 19 janvier, un mouvement de grève parallèle exigent, eux, le gel de toute nouvelle implantation. Les 115 stations-service sont fermées au public mais huit d'entre elles sont réquisitionnées pour les véhicules prioritaires. «Le problème, c'est l'essence. On est pratiquement confinés. On ne sort qu'exceptionnelleme