C'est l'assurance de rigoler un peu pour un journaliste de radio ou de télé : il suffit de poser la question suivante à un membre du gouvernement : "les entreprises aidées par l'Etat dans le cadre de la crise seront-elles autorisées à verser des dividendes à leurs actionnaires?". Le résultat est immanquablement le même : faux-fuyant, gêne, balbutiements.
Tout a commencé le 15 janvier à Vesoul, lors des voeux de Nicolas Sarkozy aux forces économiques du pays. Sarkozy énonce les contreparties exigées auprès des banques en échange du versement de la deuxième tranche d'aide (10,5 milliards à nouveau) : il parle des bonus auxquels les patrons des banques doivent renoncer, mais aussi des dividendes versés aux actionnaires.
Au moment de détailler ce qu'exige précisément l'Etat en terme de dividendes, Sarkozy passe à un autre sujet. S'agit-il d'une interdiction? D'une demande de modération? Et si oui, à quel niveau?
L'explication de ce flou artistique est simple : la France a renoncé, à la différence des Anglais ou des Allemands, à imposer purement et simplement un gel des dividendes aux entreprises aidées.
Interrogé sur le sujet le 26 janvier sur BFM TV, le porte parole du gouvernement Luc Chatel s'en sort en mentant, affirmant que "non", les entreprises ne verseraient pas de dividendes, avant de se perdre dans un discours embarrassé :