La rencontre entre Nicolas Sarkozy et les syndicats doit avoir lieu dans une dizaine de jours. Pour élaborer ce qu'à l'Elysée on évite de baptiser «agenda social», la formule ayant le don d'exaspérer la CGT. L'expression retenue par Raymond Soubie est «programme de travail commun», allusion («involontaire», assure le conseiller social du président de la République) au programme commun de la gauche de 1972.
Quelle réponse le chef de l’Etat peut-il apporter aux revendications syndicales ? Ce ne peut être qu’une fin de non-recevoir. Le cahier de doléances syndical est trop éloigné de l’analyse économique à l’origine du plan de relance gouvernemental définitivement adopté jeudi après le vote du Sénat.
Moral. Ce plan repose en effet sur un postulat : il serait inutile, voire dangereux pour la balance commerciale, de soutenir la consommation. Le pouvoir d'achat des Français serait moins menacé que celui des pays voisins. La spécificité française en matière de protections sociales jouerait en notre faveur. «Les 550 milliards d'euros de transferts sociaux amortissent les effets de la crise», observe un proche conseiller du président de la République. Et en France, selon l'Insee, les ménages auraient toujours le moral.
La mesure centrale du plan est donc la relance par l’investissement. On anticipe les programmes d’équipements publics : TGV, routes, centrales nucléaires… On encourage l’investissement des entreprises privées. On essaie