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Libération

Sarkozy, entends-tu ?

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publié le 31 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 31 janvier 2009 à 6h51)

Comment entendre quand on refuse de voir ? Après le succès de la mobilisation syndicale jeudi - entre 1 et 2,5 millions de personnes ont défilé - c'est un peu la question à laquelle est confronté Nicolas Sarkozy. L'inquiétude des Français, en cette période de crise mondiale et d'annonces quasi quotidiennes en France de plans de suppressions d'emploi, est «légitime», a fait savoir jeudi soir le chef de l'Etat pour signifier qu'il n'était pas sourd à la colère exprimée dans les cortèges.

Le problème, c'est que, dans le même temps, il a demandé la mutation du préfet et du directeur départemental de la sécurité publique de la Manche qui, le 12 janvier, ont eu le grand tort de laisser le champ un peu trop libre aux 3 000 manifestants venus accueillir le président de la République (lire ci-contre). Message explicite : «Cachez ces manifestants que je ne saurais voir.»

Flou. Entendre, donc, mais de préférence sans voir. Politiquement, cet équilibrisme s'est concrétisé vendredi par un double message : le dialogue, d'accord, mais dans la fermeté. L'Elysée a confirmé d'une part l'invitation au dialogue faite, avant le 29 janvier, aux syndicats. Il a martelé par ailleurs qu'il n'était pas «question de changer de message : les réformes continuent». Les revendications de jeudi sont le signe d'une «inquiétude par rapport au système», sûrement pas un «rejet de la politique du gouvernement», a ainsi déclar