C'est ce samedi, au «104», le nouveau lieu culturel de la ville de Paris, rue d'Aubervilliers, que se tient la réunion de l'Appel des appels. Ce texte, publié par Libération le 23 janvier, se voulait un point d'ancrage du malaise de tous les professionnels de l'éducation, de la recherche, de la santé, de l'information, de la culture. Tous s'inquiétant de la dérive de rentabilité et de la performance que l'on impose à leurs métiers. Roland Gori, professeur de psychopathologie et psychanalyste, qui est à l'origine de l'appel, fait le point.
Comment expliquez-vous votre succès ?
On est un peu dépassé par notre succès. Le texte a été signé par près de 50 000 personnes, et notre journée, qui devait rassembler au départ 200 personnes, a plus de 1 000 inscrits. Il se passe quelque chose. C’est tout un réseau qui se met en place, sur l’Internet d’ailleurs, avec des juristes, des psychiatres, des analystes, des enseignants, des chercheurs, des journalistes, des hommes de culture. Comme une sorte d’autorité morale qui émerge alors que la voix des politiques est en difficulté.
Qu’allez-vous faire de cette mobilisation ?
Ce samedi se veut d’abord une rencontre pour partager des expériences diverses. Pour nous, c’est une première étape : montrer une nouvelle façon de penser le politique. Donner la parole reste le point de départ de la démocratie. Et c’est ce que nous allons faire.
Un mouvement de désobéissance civile est-il en train de naître ?
Il est curieux que l’on nous renvoie toujours cela, montrant bien une confusion entre la loi et la norme. Je ne me mets pas dans cette logique, je ne suis pas désobéissant, je me sens pl