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TRIBUNE

La disgrâce fait l’eurodéputé UMP

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par Bastien NIVET, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)
publié le 4 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 4 février 2009 à 6h52)

On ne change pas une attitude qui perd. En invitant cordialement les membres du gouvernement dont ils ne veulent plus (Rama Yade, Rachida Dati), à être élues au Parlement européen pour prix de leur départ du gouvernement, l’UMP et l’entourage du président de la République confirment une tradition de mépris et de désinvolture regrettable des partis français à l’égard des élections européennes.

A Paris comme à Bruxelles, analystes, fonctionnaires et députés européens n’ont de cesse de dénoncer cette pratique, en soulignant qu’à de très rares exceptions près, elle explique en partie que la participation et le rôle des députés français au Parlement européen soit le maillon le plus faible de l’influence hexagonale dans le jeu politique et décisionnel européen. L’absentéisme et le manque d’implication de certains eurodéputés français dans les travaux quotidiens du Parlement comme en séance plénière, ne permettent pas à Paris d’optimiser sa présence dans la seule composante véritablement démocratique d’un système institutionnel européen qui ne l’est pas toujours par ailleurs. Il existe aujourd’hui une double urgence, politique et démocratique, à renoncer à cela.

Urgence politique tout d’abord. Les élargissements successifs de l’Union européenne réduisent de facto la proportion des élus français au Parlement, alors même que les pouvoirs de celui-ci croissent de façon continue : les représentants français envoyés à Strasbourg et Bruxelles doivent donc faire preuve d’une activité et d’u