«Je vous propose qu'on s'enchaîne. Qu'on prenne une corde et qu'on ne se lâche pas.» La suggestion, adressée par Martine Aubry à ses camarades, ne porte pas sur la ligne politique à adopter en vue des européennes. Mais bien sur la difficulté de s'y retrouver dans le complexe dédale du Parlement européen, que la première secrétaire du PS a arpenté, hier, une bonne partie de la journée. Un premier déplacement sur le terrain européen «pour montrer, sans énerver personne, que notre engagement ne fait pas de doute», explique un de ses accompagnateurs. Et donc solder la querelle fratricide du référendum.
Flanquée, dans le TGV Paris-Strasbourg, du strauss-kahnien Jean-Christophe Cambadélis, ancien partisan du oui, et de Benoît Hamon, ex-hérault du non, elle recolle les morceaux : «A l'intérieur de notre majorité, nous l'avons toujours critiquée, cette Europe libérale. Plus ou moins fort, avec des moyens différents.» Et d'en remettre une couche, l'après-midi, face à la presse, aux côtés du président du Parti socaliste européen, Poul Rasmussen, qu'elle verrait volontiers en candidat à la présidence du Parlement : «C'est une vieille histoire. La crise est passée par là.»
Angle d'attaque. Cette campagne, Aubry la veut en tout cas «la plus européenne possible». Au point d'envisager de la lancer en compagnie de plusieurs leaders sociaux-démocrates, en France, en avril. Même si elle songe aussi à consacrer l'un de ses premiers vo