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Libération

L’offensive de Martine Aubry

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publié le 5 février 2009 à 6h52

Martine Aubry est une guerrière qui connaît ses classiques. Elle a toujours été une battante dont la pugnacité pouvait s’appuyer sur une vivacité intellectuelle enviable, sur une énergie rarement en défaut, sur une connaissance solide de ses dossiers et, si nécessaire, sur une mauvaise foi imperturbable, à la Gaston Defferre.

Elle possède le privilège d’avoir, de surcroît, l’allure même, le type d’éloquence et jusqu’à la gestuelle de la femme de gauche par excellence. Avec elle, aucune hésitation, aucune ambiguïté : elle est socialiste de toutes ses fibres, à sa place dans la capitale flamande de la social-démocratie ouvrière. Elle a eu l’occasion d’observer de près - malgré son jeune âge à l’époque - la méthode implacable du François Mitterrand leader de l’opposition. Pas de quartier, un univers en noir et blanc (quoiqu’elle pense de plus subtil en son for intérieur, comme justement l’homme de Latche), sus au président de droite, traité non seulement en adversaire naturel mais en ennemi intime. Martine Aubry est désormais solidement installée dans ses fonctions de première secrétaire du Parti socialiste, et la voilà à l’offensive.

Tout l’y pousse. Les circonstances l’y invitent. La France doit affronter la crise la plus dévastatrice qu’elle ait connue depuis au moins la Libération. Pire : cette crise échappe à l’Hexagone, la submerge, la fait vaciller tant ses ressorts sont spectaculairement mondialisés, frénétiquement secoués, hystériquement instantanés. Dès lors, lorsqu’on