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Libération

Obama affole le Medef

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La limitation des rémunérations effraie les PDG.
publié le 6 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 6 février 2009 à 6h51)

Exercice difficile pour la présidente du Medef, qui tenait hier son assemblée générale annuelle, quelques heures avant l’intervention présidentielle. Laurence Parisot, qui se définit d’abord comme une patronne de PME, n’a jamais cautionné les rémunérations exorbitantes de certains PDG de grands groupes. Elle est même à l’origine d’un «code de gouvernement d’entreprise», élaboré par le Medef et l’Afep (Association française de l’entreprise privée, réunissant les patrons des 83 principaux groupes français) et censé mettre fin aux dérives les plus choquantes en matière de parachutes dorés et autres indemnités allouées aux dirigeants.

Mais, sur ce terrain, les adhérents de base du Medef trouvent qu'elle est déjà allée un trop loin. Et quand ils entendent le président Obama plafonner à 500 000 dollars (384 000 euros) le montant annuel des rémunérations des dirigeants d'entreprises renflouées avec l'argent du contribuable américain, ils n'ont qu'une crainte : que Nicolas Sarkozy fasse de la surenchère, et conditionne les aides publiques à un plafonnement du salaire des patrons. Seule une petite frange moderniste au sein du patronat, incarnée par l'association CroissancePlus, estime «légitime que l'Etat puisse plafonner la rémunération des dirigeants des entreprises dont il a renfloué la trésorerie».

D'où la formule utilisée hier par Laurence Parisot pour mettre tout le monde d'accord : il n'est «ni normal ni souhaitable que l'Etat décide» de la rémunération des pat