Durant plus de 90 minutes hier soir, Nicolas Sarkozy s'est essayé, comme il s'y était engagé, à répondre aux «inquiétudes» qui se manifestent dans le pays. Interrogé en direct de l'Elysée, le chef de l'Etat a annoncé que les 1,4 milliard d'euros que l'Etat percevra cette année au titre des intérêts pour son financement aux banques sera affectée au social et qu'il rencontrera les organisations syndicales le 18 février. Il annonce aussi la suppression de la taxe professionnelle dès l'an prochain. Coût : 8 milliards d'euros.
D'emblée, Nicolas Sarkozy dresse un tableau dramatique de la situation. «Que les Français soient inquiets, c'est normal, reconnaît-il. C'est la crise du siècle, sans précédent. Une crise comme on n'en a jamais connu. C'est la première fois dans l'histoire de la mondialisation qu'une telle crise frappe tous les pays sans exception. Et elle est d'une brutalité inouïe.» Puis il se fait apaisant envers ceux qui ont manifesté le 29 janvier : «Je dois aussi protéger au maximum ceux qui déjà dans la croissance mondiale étaient exclus. C'est ce que demandent les gens qui ont défilé, et ils ont dit des choses raisonnables. Et je dois aussi entendre les autres, ceux qui n'ont pas manifesté.» Il tient aussi à se justifier de l'aide apportée aux banques : «Nous avons mobilisé des moyens importants pour sauver les banques. Pour l'instant, cela n'a pas coûté aux Français un centime d'euro.» Et d'annoncer que «les 25 milliar