Par DENIS MUZET
président de Médiascopie
Dans le contexte de la crise et se télescopant avec l’entretien télévisé de Sarkozy en milieu de semaine, «l’affaire Kouchner» est un objet ambigu, qui suscite une prolifération d’interprétations, aussi multiples que contradictoires. Chacun la lit à travers sa grille de lecture du monde et de l’actualité, en fonction de ce qui l’arrange.
On trouve, dans notre enquête, des panélistes de droite qui y voient la main d'une gauche ne supportant pas d'avoir été «trahie par cet homme qui a changé de camp». Des panélistes de gauche s'approprient la lecture inverse, suggérée ici ou là, d'une manipulation qui viendrait de «l'entourage du Président», pour faire tomber un transfuge qui n'a jamais été accepté par la majorité. Il y a ceux qui y voient une affaire montée en épingle pour «faire diversion, faire oublier cette période de crise et de difficultés» que traverse le gouvernement. Et ceux qui font l'analyse inverse, voyant dans le fait qu'elle soit sortie juste avant l'entretien de Nicolas Sarkozy le fruit d'une volonté qu'«elle soit vite effacée par l'intervention» de ce dernier…
Il y a aussi ceux qui se sentent trahis par celui qu'ils croyaient être «le défenseur de la femme et de l'opprimé», et qui découvrent «un type comme les autres, profitant du système». Il y a ceux qui s'indignent et jouent les offusqués. Ou ceux qui, au contraire, s'inclinent, voyant là «une fata