Hier, à Wazemmes, le grand marché du sud de Lille qui brasse toutes les classes sociales, la prestation télévisée du président de la République, jeudi, laissait encore sceptique.
Séverine, 31 ans, chargée de clientèle, a voté pour lui, et s'avoue «un peu déçue»: «Je n'ai pas fait attention à ce qu'il a dit. Nous vendons notre maison en pleine crise immobilière, nous avons d'autres soucis.» Mais la baisse envisagée des impôts ? Elle hausse les épaules : «Franchement, on ne croit plus à toutes leurs promesses.» Benoît, 46 ans, serrurier, résume : «Il a mis la carotte devant, c'est tout.» Seule «bonne chose», à ses yeux, la disparition de la taxe professionnelle en 2010.
C'est la mesure qu'ont retenue les chalands de ce dimanche matin. Mais sans trop y croire. Benoît : «S'ils la suppriment, ils vont rééquilibrer en cherchant de l'argent ailleurs.» Leïla, aide-soignante, intervient dans la discussion : «Sarkozy, ce n'est pas un ange, il ne peut pas tout résoudre. Il devrait enlever toutes les taxes sur les entreprises, on bosserait plus.» Lydie, coordinatrice enfance, qui a trouvé le Président «convaincant», enchérit : «C'est un impôt qui n'existe qu'en France, alors comment nos entreprises peuvent-elles jouer dans la cour mondiale ?» Jean-François, 60 ans, syntaxe élégante, professeur en lycée agricole, ne croit pas une seconde à ce raisonnement : «On mise sur les entreprises, mais leur