Les Français ne sont pas convaincus. Les Français se méfient. Face à la crise qui les angoisse, ni les prestations du président de la République ni le contre-plan du PS ne trouvent grâce à leurs yeux. Les acteurs politiques traditionnels souffrent d’un réel problème de crédibilité.
Nicolas Sarkozy, pour sa part, n’en finira pas de sitôt de payer son étiquette de président bling-bling, président du Fouquet’s des people et des belles montres. Il reste gêné par ces signaux-là, même lorsqu’il tente de faire passer sa compassion pour les Français qui souffrent. Pas crédible, lui renvoient ceux-là.
Le PS de son côté paraît durablement handicapé par son image de parti de toutes les ambitions personnelles, des crocs- en-jambe et des motions de synthèse byzantines. Qu’il produise, tardivement, un contre-plan et les Français ne le considère qu’avec méfiance : pas crédible, non plus.
Le principal enseignement du sondage que nous publions aujourd’hui, outre cette double méfiance, est l’indication marquée d’une «envie de mouvements sociaux», exceptionnelle en période de crise. Contrairement à ce que l’on pense à l’Elysée ou dans des cénacles traditionnels, les Français ne vont pas attendre la fin de la crise pour redescendre dans la rue réclamer du pouvoir d’achat. Ils veulent que ça bouge tout de suite.
Méfiance antisystème et revendication immédiate vont de pair aujourd’hui.
Face à la crise mondiale et à ses premiers effets dévastateurs, les Français sentent bien qu’il faut, au sommet de l’