Disgraciée, Rama Yade ? La jeune secrétaire d'Etat (32 ans) paraît indifférente aux menaces que sa désobéissance ferait peser sur sa carrière politique. Nicolas Sarkozy voulait l'envoyer au Parlement européen. Elle a dit non. «Je crois qu'elle-même a compris qu'elle avait eu tort», se rassurait le chef de l'Etat jeudi soir lors de son intervention télévisée.
On cherche en vain, auprès de l'intéressée, confirmation de cette repentance. Rama Yade était vendredi à Tours pour la treizième étape de son «tour de France des droits de l'homme». Avec l'assurance qui a rendu possible sa fulgurante promotion, la plus populaire des ministres UMP va à la rencontre des étudiants, puis des militants. Elle défend l'importance d'un secrétariat d'Etat jugé inutile par Bernard Kouchner. Et elle explique les raisons de son attachement à Nicolas Sarkozy. «Impressionnée par son volontarisme», elle l'a rejoint parce qu'il n'y avait rien à attendre d'une gauche qui, par la voix de Lionel Jospin, constatait, en 2002, que «l'Etat ne peut pas tout».
«Godillots». A Tours, les militants rassemblés dans la petite permanence UMP sont sous le charme. Et personne ne songe à lui reprocher la faute politique qu'elle aurait commise en refusant de conduire la liste UMP aux élections européennes. Jean-Pierre Audy, eurodéputé sortant et tête de liste UMP dans la grande région Centre, se montre au contraire très compréhensif : «Le moteur de la politique c'est la passio