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Libération

La Guadeloupe baisse le rideau en attendant Jégo

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Grève générale. Après le départ du secrétaire d’Etat, l’île a connu une journée morte.
par Joce Marmy, GUADELOUPE, correspondance
publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

Le conflit s'est enlisé, hier, en Guadeloupe, où la mobilisation est montée d'un cran. Le collectif Lyannaj kont pwofitasyon (LKP) et les élus n'ont pas apprécié le départ précipité dimanche d'Yves Jégo, assimilé à une fuite. «Nous sommes calmes mais déterminés», a déclaré à chaud Elie Domota, porte-parole de LKP, au soir de ce coup de théâtre.

A l’appel du collectif et des présidents des exécutifs locaux, le mot d’ordre «Guadeloupe morte» a été respecté hier dans la quasi-totalité de l’île et à Marie-Galante. Les entreprises et les commerces ont baissé leurs rideaux spontanément. Les écoles, l’université, les stations-service, les boulangeries étaient fermées. Les supérettes qui permettaient jusqu’alors à la population de se ravitailler, parce que les centres commerciaux sont fermés depuis plusieurs jours, étaient également closes, aussi bien dans l’agglomération pointoise que dans les communes limitrophes : Goyave, Capesterre… A Jarry, un maraîcher s’est risqué à proposer des fruits et légumes sans être inquiété, à la satisfaction des chalands.

Chanson.Bloqués en début de matinée, les accès de l'aéroport Pôle Caraïbes ont été dégagés. Et au moment où le secrétariat d'Etat, Yves Jégo, rencontrait le Premier ministre François Fillon, plusieurs milliers de personnes étaient dans la rue à Basse-Terre et ont battu le pavé à Pointe-à-Pitre. Dans le calme. Les ténors des 49 organisations militantes ont réuni la foule au Palais de la Mutua