Valérie Pécresse voulait croire hier à la possibilité d'une «voie de passage par le dialogue». Alors que le mouvement de protestation des enseignants-chercheurs, qui appellent aujourd'hui à une journée de mobilisation avec manifestations à Paris et en province, s'amplifie, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé hier que le décret sur leur statut, au cœur de la contestation, serait «retravaillé» dans le cadre d'une concertation «prolongée». Une (petite) concession qui prouve la volonté de l'Elysée de calmer la colère sur le front universitaire avant qu'il ne soit trop tard. Au moment où la crise en Guadeloupe perdure (lire page 9) et qu'elle pourrait s'installer en Martinique, le gouvernement craint que le mouvement au sein de l'Université change aujourd'hui de nature si les étudiants rejoignent leurs enseignants dans les cortèges. Le cauchemar de Sarkozy : se retrouver avec des amphis paralysés avant le grand rendez-vous du 18 février qu'il a fixé aux partenaires sociaux. Lesquels ont annoncé hier une nouvelle journée de mobilisation le 19 mars (lire page 12).
La nomination hier d'une médiatrice, Claire Bazy-Malaurie, chargée de prolonger pendant deux mois «la concertation», suffira-t-elle à éteindre le feu ? C'est peu probable. Le secrétaire général du Snesup, Jean Fabbri (lire ci-dessous) y a par exemple opposé une fin de non recevoir : «une lâcheté !»a-t-il tempêté. Surtout, les sujets de discorde