La tension est montée d'un cran hier en Guadeloupe après le refus catégorique de François Fillon de céder sur la revendication en faveur d'une hausse de 200 euros pour les bas salaires. «L'Etat ne saurait à l'évidence se substituer aux partenaires sociaux dans les responsabilités qui leur reviennent», a déclaré le chef du gouvernement à l'issue d'une réunion interministérielle consacrée à la crise en Guadeloupe et, plus largement, aux difficultés sociales de l'outre-mer.
«Chaos». L'Etat renvoie donc dos à dos syndicats et patronat locaux et se contente de proposer une «médiation». Dès hier soir, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves Jégo, est reparti pour la Guadeloupe flanqué de deux médiateurs qui devront tenter d'obtenir un accord salarial entre partenaires sociaux. De Pointe-à-Pitre, la réponse n'a pas tardé. Elie Domota, porte-parole du LKP, le collectif d'associations et de syndicats qui mène la grève depuis le 20 janvier, a appelé «plus que jamais à la poursuite de la mobilisation». On s'attend sur place à un durcissement du mouvement qui pourrait se traduire par des coupures d'eau et d'électricité. Le président (PS) du conseil régional de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a, lui, mis en garde face à un risque de «chaos» et fustigé «un piteux revirement [de l'Etat] qui peut s'avérer lourd de conséquences économiques, sociales et bientôt politiques».
Brèche.