«Il y a une chape de plomb», résume Henri Prévot, conseiller municipal d'opposition à Sainte- Geneviève-des-Bois (Essonne), la circonscription de Julien Dray. Mardi soir, le conseil municipal présidé par le maire socialiste, Olivier Léonhardt - ancien collaborateur et ami du député -, a esquivé l'allusion de son opposant de l'UMP au sujet de Dray. «Il y a des noms qu'on ne peut plus prononcer dans cette ville», dit Prévot.
Téléchargé par les élus sur le site de l'Est républicain, le rapport Tracfin (organisme antiblanchiment) sur les comptes de Dray pose explicitement la question des liens du député avec plusieurs chefs d'entreprises attributaires de marchés publics. Ayant dressé la liste des versements émanant «de personnes physiques exerçant des fonctions de direction dans la sphère économique ou associative», Tracfin désigne «les émetteurs de certains chèques» qui ont «leur siège dans le département dont il est l'élu», ou ont «obtenu un chantier public dans sa circonscription». «Nombre de chèques enregistrés posent spécifiquement la question de leur contrepartie.»
Deux entrepreneurs bien connus localement ont versé des sommes au député. En janvier 2008, Philippe Journo, patron de la Compagnie de Phalsbourg et aménageur de centres commerciaux, lui fait un chèque de 13 000 euros. En juillet 2008, c’est François Malisan, architecte, maître d’œuvre de nombreux chantiers locaux, qui lui verse 10 000 euro