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Libération
EDITORIAL

Coincé

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publié le 14 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 14 février 2009 à 6h51)

On sent ces jours-ci le gouvernement coincé aux entournures face à l’incendie social parti de la Guadeloupe qui menace aujourd’hui les quatre DOM. D’abord Nicolas Sarkozy lui-même, qu’on voit se déplacer volontiers sur les fronts de la moindre usine ou de la plus éloignée catastrophe.

A la télévision l’autre jour, le président du pouvoir d’achat n’a pas eu un mot sur ce qui se passait depuis une bonne dizaine de jours à la Guadeloupe. Une question de pouvoir d’achat pourtant. Faux pas ou gêne face à un problème trop complexe ?

En tout cas, ni François Fillon ni lui n’ont eu l’idée de se déplacer dans ce département en ébullition, préférant déléguer leurs pouvoirs à leur secrétaire d’Etat, élu de Seine-et-Marne, dûment cornaqué aujourd’hui par deux médiateurs. A quelques jours de la table ronde sociale du 18 février à l’Elysée, on dirait que le gouvernement craint qu’en donnant du pouvoir d’achat dans les DOM, on donne des idées aux syndicats de salariés de la métropole. Cet incendie social, il faut le circonscrire au plus vite.

Alors on entend, une fois encore, les ministres parler des «spécificités» de ces départements, comme si ces citoyens français-là n’avaient pas tout à fait les mêmes droits économiques que ceux de Corrèze ou de Lozère. Et de s’étendre longuement sur les raisons historiques et culturelles du «mal-être» antillais.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, les revendications «locales» sont avant tout économiques, elles témoignent d’injustices profondes et on ne s’en sort