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Libération
EDITORIAL

Méthode

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publié le 16 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 février 2009 à 10h32)

Qu’y a-t-il de commun entre un Guadeloupéen manifestant à Pointe-à-Pitre, un chercheur dans les rues de Montpellier, un ouvrier de Renault en chômage partiel ?

L’Elysée peut bien expliquer que la «grogne», litote déjà limitative, de ces catégories sociales si disparates ne fait pas une révolte ; il peut tout mettre sur le dos de la crise «mondiale» et dire que ces oppositions ne se coagulent pas. Mais ces explications sont un peu courtes, évitant de remettre en cause la méthode même de gouvernement du Président. Jusqu’à maintenant, Sarkozy a ainsi cherché à déminer en dépêchant des médiateurs dans les secteurs en crise, comme si le système de gouvernance par ses ministres ne fonctionnait pas. Pécresse et Jégo sont affublés de doublures apparemment chargées de consulter et de discuter pour tenter de recoller les pots cassés.

On peut se demander s’il n’aurait pas mieux valu négocier avant plutôt que de réformer à la hussarde. L’hyperprésident, qui n’a jamais été si bas dans les sondages depuis son arrivée au pouvoir, est pris à son propre piège d’omnipotence et d’occupation de tout l’espace politique. Sa façon de traiter par le mépris ou l’indifférence ses opposants dans les rues de Paris ou des Antilles ne passe plus. Que ce soit les chercheurs - «qui ne trouvent rien» -, les grévistes - «dont les actions ne se remarquent plus» -, ou les Guadeloupéens, superbement ignorés par le Président et ses journalistes pendant quatre-vingt-dix minutes d’entretien. Cette semaine, Sarkozy v